DIV,
9 janvier 2001 :
Interview de Mondenard sur Rugby 365 :
Que
vous inspire les déclarations de Pierre Berbizier
?
Suite à ses propos, j'entends partout que les
conditions sont réunies pour l'apparition du
dopage dans le rugby. Cela me fait rire. Dans
les années 70, un international français m'a
avoué que le médecin de l'équipe de France de
l'époque leur donnait pour les matchs du Tournoi
des V Nations du Captagon et il leur affirmait
que c'était des vitamines. Sauf que ce produit
est une amphétamine bien connue. Le plus grave,
c'est que c'était une pratique était courante.
A chaque match de l'équipe de France, on leur
en fournissait.
Pourquoi
le dévoiler 20 ans après ?
J'avais déjà sorti cette affaire en 1981 lors
d'un séminaire. Un confrère qui s'occupait du
XIII avait alors abondé dans mon sens et cela
n'avait pas fait de bruit. De plus, cela m'a
été confirmé par un autre international de la
même époque qui aujourd'hui passe souvent dans
les médias. Il m'a déclaré que l'utilisation
des amphétamines était, durant les années 70-80,
monnaie courante, voire généralisée. D'affirmer
que le dopage débarque à cause des calendriers
surchargés, de la pression médiatique ou financière
c'est une escroquerie ! Tant que l'on tiendra
ce genre de discours on n'est pas prêt de faire
avancer le « schmilblick. ».
Seulement
le monde du rugby semble découvrir ce fléau
depuis les déclarations de l'ex- coach du XV
de France?
Le problème ce n'est pas Berbizier, mais le
dopage qui, je le répète, existe depuis toujours
dans le rugby, comme dans tous les sports d'ailleurs.
Je suis effondré quand j'entends que des dirigeants,
joueurs et entraîneurs disent qu'ils tombent
des nues concernant cette affaire. Dès qu'il
y a compétition entre les hommes, il y en a
qui trichent, contournent le règlement. D'ailleurs,
le discours que l'on nous tient aujourd'hui,
c'est celui que l'on entendait dans le cyclisme
il y a quelques années.
Cependant,
la Ligue a pris les devants et a instauré cette
année le suivi médical longitudinal ?
C'est encore une escroquerie ! Ce n'est pas
les contrôles qui permettent d'affirmer si un
sportif est ou non dopé. Par contre, si l'on
remarque qu'un joueur de rugby a pris plus de
quinze kilos de masse musculaire, on peut honnêtement
penser qu'il a eu recours à des produits interdits.
Les institutions françaises ont toutefois
interdit l'utilisation de la créatine ?
C'est un produit à part. Car son efficacité
n'a pas encore été apportée. Elle cache d'autres
pratiques, elle permet de camoufler d'autres
produits. Aux Etats-Unis, 70% des préparations
de créatine contiennent des anabolisants. Donc
si quelqu'un avoue prendre de la créatine (qui
n'a aucun effet sur le corps), c'est qu'il cherche
à cacher une prise d'anabolisants.
(Source
Rugby 365)
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