DIV, 8 janvier 2001 : Les propos tenus par Pierre Berbizier dans l’Equipe Magazine ont eu l’effet d’une onde de choc dans un milieu plutôt habitué aux discours politiquement corrects. L’ancien entraîneur du XV de France a ouvert un large débat qui fait déjà grand bruit.

Y a-t-il une affaire Berbizier? En tout cas, en dénonçant les cadences infernales dans le championnat de France – cadences qui «créent les conditions du dopage» -, l’ancien sélectionneur du XV de France a lancé un sacré pavé dans la mare. Depuis samedi, date de la parution de l’hebdomadaire sportif, les réactions de tous poils s’enchaînent. Dès dimanche, l’Equipe et le JDD offraient la parole aux «institutionnels» qui se démarquaient évidemment de la ligne Berbizier. «S’il est sûr de son fait, c’est grave qu’il n’ait pas combattu le dopage en nous signalant les cas lorsqu’il était entraîneur», stigmatisait Serge Blanco, soulignant la légèreté de Pierre Berbizier. Le président de la FFR, Bernard Lapasset, attend quant à lui que l’ex-entraîneur de Narbonne «ne reste pas sur des déclarations de principe» et qu’il « apporte des éléments». D’autres, comme Philippe Carbonneau, prétendaient «ne pas connaître le dopage», tandis que Ludovic Mercier (Aurillac) ou Jérôme Cazalbou (Toulouse) sommaient Berbizier de s’expliquer.

Devant pareille onde de choc, Pierre Berbizier n’a pas tardé à réagir en sollicitant un entretien auprès de Midi Olympique, histoire de préciser sa pensée. «Dans la mare du rugby, je vois de la boue et le dopage participe à cette boue», a-t-il déclaré en précisant qu’il souhaitait quitter ce milieu, en démentant un départ à l’étranger.

Tout au long de la journée, les réactions se sont succédé. Si beaucoup reconnaissent que Pierre Berbizier a dénoncé un vrai problème, ils ne cautionnent pas la manière utilisée. Ainsi, Alain Gaillard, l’entraîneur de Castres, notait sur Sport24.com que «toutes les conditions sont réunies pour conduire au dopage». «S’il existe dans l’hémisphère Sud, il doit aussi exister au Nord», ajoutait-il, en signalant que le rugby est le seul sport collectif soumis au suivi médical longitudinal, mis en place depuis trois ans au niveau de l’équipe de France et depuis le début de la saison pour les équipes professionnelles.

Evidemment, cette ébullition n’est pas du goût de Bernard Laporte, qui dirigeait lundi le premier des trois stages du XV de France. «En tant qu’entraîneur de club pendant quatre ans, je n’ai jamais vu de dopage», a-t-il déclaré à l’AFP. Reste que les Bleus ont, dans leur ensemble, noté que le dopage devait exister dans le rugby. «Il est utopique de penser que le rugby soit le seul sport épargné», a noté Pelous tandis que Galthié évoquait un match de 1997 face à l’Afrique du Sud. «Il y avait dix mecs sous corticoïdes et d’autres sous ventoline avec certificat médical à la clé», a-t-il révélé à l’AFP. On rappellera que le dopage dans le rugby n’est pas un mirage. On en veut pour preuve les publicités ventant la créatine en Afrique du Sud et dans l’hémisphère Sud. Récemment, le journal Libération avait mentionné que certains joueurs sud-africains étaient grassement payés pour louer ces produits à base de créatine. Mais là-bas, ce «complément alimentaire» est en vente libre…

(Source Stephane Dubourdieu, Sport24.com)

Mon avis ? et hop le festival langue de bois est ouvert...

 


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