CYC, 5 janvier 2001 : Bruno Roussel, l'ancien directeur sportif condamné au terme de l'affaire Festina à un an d'emprisonnement avec sursis et une amende, s'est peu répandu en déclarations avant la fin du procès. Il a néanmoins des choses à dire, des vérités à asséner, et s'est mis à écrire un livre sur son expérience. Société du Tour, coureur, instances, le Breton porte un jugement dur, mais tellement juste...
Il a retrouvé un courrier en date du 17 novembre 1976, adressé par le comité de Bretagne de cyclisme à Michel Hervo, un bon amateur de l'époque, qui avait lancé une association de coureurs pour "demander des contrôles et éradiquer le problème du dopage et des mafias". En réponse, l'autorité régionale lui avait infligé un mois de suspension ferme!
"C'est très révélateur de la mentalité de l'époque, commente Bruno Roussel. Et c'est cet état d'esprit qui a perduré jusqu'à l'été 98. Quand on parle de loi du silence dans le cyclisme, c'est en référence à l'accumulation d'histoires comme celle-là qui ont dissuadé les gens de lutter contre le dopage. Et c'est pour ça que je dis qu'il y aura l'avant et l'après-Festina. Plus personne ne peut prétendre être au courant de rien."
L'ancien directeur sportif de Richard Virenque s'appuie sur "des décennies de tares traînées par le milieu cycliste" pour manifester sa satisfaction devant le jugement du tribunal qui a débouté les instances de leur demande de franc symbolique pour réparation du préjudice subi (Union Cycliste Internationale, Fédération Française de Cyclisme et Société du Tour de France, seules les deux premières ayant décidé de faire appel).
Daniel Baal estime que Bruno Roussel et Willy Voet ont réussi à faire reporter leur culpabilité sur les instances et s'en insurge. "Comment croire que deux prévenus auraient abusé un président de tribunal et ses deux assesseurs? C'est faire injure à la justice qui a écouté une trentaine d'intervenants, dans un débat contradictoire de trois semaines, après deux ans d'instruction alors que le dossier comprend plus de 4000 cotes!", lui répond Bruno Roussel, qui respecte et apprécie le combat de Daniel Baal contre le dopage mais s'en prend au directeur du Tour.
"Jean-Marie Leblanc doit quitter le vélo"
"Jean-Marie Leblanc doit quitter le vélo, soutient-il. Il est représentatif du passé du cyclisme que la justice française a débouté. J'attends de voir la Société du Tour de France apporter une contribution financière de plusieurs millions de francs à la recherche des produits dopants."
Bruno Roussel déplore également la lutte intestine que se livrent les coureurs dans leurs discours sur le dopage. "Le Breton Xavier Jan ne manque jamais une occasion de dénoncer Christophe Bassons alors qu'ils devraient au contraire unir leurs convictions contre le dopage, dit-il. C'est déplorable et j'y vois un manque de courage. Bassons s'exprime sans retenue car il ne s'est réellement jamais dopé, mais les autres, ont-ils un passé qui les empêche de dire qu'ils ne se dopent plus? Ont-ils peur de se mettre en opposition avec leurs coéquipiers? Sont-ils bridés par leurs directeurs sportifs? S'il y a d'autres coureurs que Bassons à l'eau claire, qu'ils le disent! Les cyclistes que j'ai connus étaient tout à fait responsables de leurs actes devant le dopage, il faut arrêter de penser que les sportifs sont des victimes."
Roussel suggère encore de "changer en profondeur les structures vieillotes du cyclisme". Il n'entend pas rejouer un rôle au plus haut niveau mais se déclare prêt à aider son comité d'origine (celui de Bretagne) dans une action de formation des éducateurs.
(Source Sportal)
Mon avis ? Un qui a perdu sa langue de bois, en plus comme souvent avec les Bretons, il ne l'a pas dans sa poche !