CYC,
2 janvier 2001 :
Alors qu'il tentera, auprès du TAS ou de l'UCI, de faire réduire sa peine (9
mois de suspension pour dopage) de moitié, le quintuple meilleur grimpeur du
Tour, 31 ans, est convoité par deux formations françaises! Mais toutes deux
attendront le résultat de son appel pour conclure avec le champion déchu qui
n'est donc pas encore à la retraite.
L'avenir sportif de Richard Virenque demeure flou au démarrage de l'année 2001. "Swiss Cycling", la fédération suisse auprès de laquelle il est licencié, lui a infligé neuf mois de suspension suite à ses aveux de dopage lors du procès Festina.
Une sanction qui paraît lourde mais s'explique aussi par les tentatives du coureur varois de tromper les membres de la commission appelée à le juger: il a prétendu avoir été suspendu par Polti en février 1999 alors qu'il était tout simplement en attente d'une licence suite à une demande faite à l'adresse de son avocat de l'époque, Bertrand Lavelot, et non à celle de son domicile genevois; il a également tenté de faire croire ses revenus inférieurs à 100 000 francs par mois (cinq à dix fois en-dessous de la réalité) afin de minimiser le montant de l'amende.
Il fera appel de la sanction, soit auprès du Tribunal arbitral du sport, soit auprès de la commission antidopage de l'Union cycliste internationale, dans un délai de trois semaines à compter du 29 décembre. Il espère voir sa peine réduite de moitié. Quatre mois et demi de suspension, du 1er février au 15 juin 2001, lui permettraient de disputer le Tour de France, ce qui demeure sa source de motivation principale. Il doit toutefois attendre la fin de la procédure d'appel pour finaliser son transfert dans une nouvelle équipe, Franco Polti, son employeur en 1999 et 2000, s'étant retiré du cyclisme, "notamment pour avoir été abusé par Richard Virenque", qu'il croyait sincère dans ses dénégations de dopage, a déclaré le magnat italien de l'électro-ménager.
Virenque et Bassons dans la même équipe?
Le Français, qui a confié la mission de recherche d'une formation pour l'accueillir à l'ancien maillot rose du Giro, Eric Boyer, intéresse plusieurs sponsors. Ce n'est sans doute plus le cas de la ONCE, qui vient d'engager l'Espagnol Joseba Beloki, 3ème du dernier Tour de France, pour trois saisons. En revanche, deux groupes français sont sur les rangs. Cofidis, par le biais de son directeur François Migraine, a fait savoir qu'un tel "coup médiatique" le tentait.
Après Lance Armstrong, Maurizio Fondriest, Tony Rominger, Frank Vandenbroucke et Francesco Casagrande, la société nordiste de crédit par téléphone est prête à replonger avec une star du cyclisme. Elle avait d'ailleurs fait des offres de service l'été dernier à Michele Bartoli, qui n'était pas libre (sous contrat avec Mapei). L'équipe Jean Delatour, qui évolue en Deuxième Division, s'était de son côté mise à la recherche d'un co-sponsor pour financer une "opération Virenque" avant d'apprendre la lourdeur de la sanction suisse.
Son directeur sportif, Michel Gros, a gardé des relations cordiales avec le Varois depuis qu'ils ont travaillé ensemble chez Festina. Son budget ne lui a permis de recruter comme grosse pointure pour 2001 que... Patrice Halgand, déjà dans son équipe mais resigné pour trois saisons à un tarif nettement plus élevé. Il est étonnant d'imaginer Richard Virenque et Christophe Bassons dans la même équipe, mais le "Monsieur Propre" du cyclisme est déjà relégué sur une voie de garage car le leader de Jean Delatour, Laurent Brochard, a exigé qu'il ne soit jamais à ses côtés, ce qui signifie son éviction des épreuves majeures du calendrier.
Une fois qu'il connaîtra la durée de sa suspension et qu'il aura trouvé une équipe, une question se posera toutefois à propos de Richard Virenque: sera-t-il un repenti du dopage ou renouera-t-il avec ses pratiques anciennes?
(Source Sportal)